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Alors qu’elles ont historiquement tenu des positions très conservatrices sur la place de la femme dans le foyer, le droit à l’avortement ou encore les inégalités de genre au travail, les extrêmes-droites séduisent aujourd’hui de plus en plus de femmes. Des femmes (blanches et blondes, certes) se portent à la tête des partis institutionnels, et des groupes identitaires et anti-immigration se revendiquent comme féministes.
Alors, pourquoi tant de femmes soutiennent-elles l’extrême droite ? Pour répondre à cette question, Salomé Saqué a invité Léane Alestra, autrice de Les vigilantes. Dans cet ouvrage, la chercheuse montre que loin d’être une caution ou une modernisation de l’image de l’extrême-droite, les femmes en sont un des piliers. À travers le concept de « fémonationalisme », elle décrypte comment des luttes féministes détournées viennent nourrir des projets nationalistes et racistes, et comment des militantes « surveillées et surveillantes » tentent, en véritables « funambules de la haine », de concilier normativité de genre (la femme au foyer au service de son mari) et poses guerrières (Jeanne d’Arc prête à sauver la nation).
Où comment capitalisme, racisme, autoritarisme et féminisme s’entrechoquent en une intersectionnalité fascisante.
Comment l’extrême-droite récupère les femmes, Blast, juin 2025.