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Le samedi 10 mai dernier, Paris est à nouveau devenue la capitale européenne du néonazisme, à l’occasion du défilé du Comité du 9 mai (C9M). Ce comité a été créé notamment par le GUD,
« Groupe universitaire de Défense » dissous en 2024. Il défile, chaque année, en mémoire d’un militant d’extrême droite, Sébastien Deyzieu, décédé accidentellement lors d’une manifestation.
Personne ne s’étonnera du silence médiatique des députés RN de Dordogne, Mmes Joubert, Lechon et M.Muller sur ce sujet comme ce fut le cas de Marine Le Pen et Eric Zemmour.
Rappelons que le RN a permis aux sociétés des anciens de ce groupuscule de faire fortune grâce aux fonds publics européens : plus de 3 millions d’euros ont été versés par le groupe du RN au Parlement européen entre 2019 et 202312.
Étaient présents, notamment, le militant néonazi Marc de Cacqueray-Valménier et l’ancien trésorier du micro parti de Marine Le Pen, Axel Loustau3. Près d’un millier de militants identitaires et néofascistes ont donc défilé sous des drapeaux ornés de croix celtiques et de runes nordiques sous le regard bienveillant de la police. En tête, deux hommes tapent sur des tambours décorés de flammes rouges et noires, similaires à ceux utilisés par les Jeunesses hitlériennes. Le nombre de militants, venu des quatre coins d’Europe, a doublé par rapport à l’édition précédente. Parmi eux, comme tous les ans, se trouve un nombre conséquent de néofascistes. « Les camarades venus d’Allemagne, des Pays-Bas, d’Espagne, de Belgique, de République tchèque, d’Autriche, du Danemark, de Suède, d’Italie, de Pologne et de Hongrie marchent côte à côte», s’est réjouit Bruno Hirout, secrétaire du très pétainiste Parti de la France sur l’application Telegram. Street Press a également pu identifier des militants grecs lors du défilé.
Autour de la station Port-Royal, les groupes de militants d’extrême droite sont arrivés progressivement, certains masqués, d’autres non. Les forces de l’ordre ne bronchent pas. Une colonne vêtue de t-shirts « Deutsche Jugend Voran!» (« En avant la jeunesse allemande » en français) s’avance, tout sourire, et commence à serrer des mains, avant d’enfiler des cache-cous ornés d’un loup, d’une couronne de lauriers et du trois en chiffres romains (« III »). Ils appartiennent à Der Dritte Weg, « Troisième voie » en français, un parti néonazi germanique particulièrement actif dans le sud et l’est de l’Allemagne. Un peu plus loin, quelques crânes rasés arborent des vestes « Legio Hungaria », groupuscule néonazi hongrois ultra-violent. Pendant que le cortège se met en place, quelques passants invectivent les militants d’extrême droite : « sales fachos», «Paris est antifa!». Ce cortège est mené par Tristan Arnaud, un néonazi français déjà condamné par la justice pour ses actions dans le groupe Bastion social, dissous en 2019 par le gouvernement4.
Sources
1 https://www.mediapart.fr/journal/france/010724/le-rn-permis-la-gud-connection-de-toucher-plus-de-3-millions-d-euros-au-parlement-europeen
2 https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/07/07/en-2022-le-rn-a-verse-au-moins-deux-millions-d-euros-aux-entreprises-de-la-gud-connection_6180978_823448.html
3 https://www.nouvelobs.com/politique/20250511.OBS103771/croix-celtiques-tatouages-et-saluts-nazis-environ-un-millier-de-militants-d-ultradroite-ont-defile-en-plein-paris.html
4 https://www.streetpress.com/sujet/1747062380-paris-manifestation-comite-9-mai-neofascistes-neonazis-extreme-droite-europe-nationalistes-gud-clermont-hongrie-italie-allemagne-espagne-suede-danemark-pologne-belgique