« L’Ur-fascisme est toujours autour nous, parfois en civil. Ce serait tellement plus confortable si quelqu’un s’avançait sur la scène du monde pour dire : « Je veux rouvrir Auschwitz, je veux que les chemises brunes reviennent parader dans les rues italiennes ! » Hélas, la vie n’est pas aussi simple. L’Ur-fascisme est susceptible de revenir sous les apparences les plus innocentes. »
Alors que de nouvelles formes d’autoritarisme montent partout dans le monde et que la normalisation des idées réactionnaires bat son plein, ces lignes prennent un aspect prophétique. Dans ce texte paru pour la première fois il y a près de trente ans, Eco définit quatorze caractéristiques propres au fascisme. Culte de la tradition, peur de la différence, appel aux classes moyennes frustrées, nationalisme, machisme, manipulation de la langue… autant de traits saillants qui ressurgissent avec force dans l’actualité politique et médiatique.
Un petit livre en forme d’avertissement à celles et ceux qui auraient la mémoire courte, et d’invitation à la lutte contre le fascisme, car « Notre devoir est de le démasquer, de montrer du doigt chacune de ses nouvelles formes – chaque jour, dans chaque partie du monde. »
Reconnaître le fascisme d’Umberto Eco, éditions Grasset, traduit de l’italien par Myriem Bouzaher, 96 pages, 7,90 euros. En librairie.
Un exemplaire est disponible à la médiathèque de Périgueux.